Ni le bordereau des prix unitaires ni l'offre de prix détaillée ne sont communicables !
Auteur : Octavie Hamidi
Publié le :
14/04/2016
14
avril
avr.
04
2016
Le Conseil d'Etat a récemment jugé qu'"au regard des règles de la commande publique, doivent être regardées comme communicables, sous réserve des secrets protégés par la loi, l’ensemble des pièces du marché" et "que dans cette mesure, si notamment l’acte d’engagement, le prix global de l’offre et les prestations proposées par l’entreprise attributaire sont en principe communicables, le bordereau unitaire de prix de l’entreprise attributaire, en ce qu’il reflète la stratégie commerciale de l’entreprise opérant dans un secteur d’activité et qu’il est susceptible, ainsi, de porter atteinte au secret commercial, n’est quant à lui, en principe, pas communicable". La Haute Juridiction ajoute que "la communication du prix détaillé de l'offre de l'attributaire d'un marché (…) qui relève de la stratégie commerciale (…) et peut en révéler les principaux aspects, est susceptible de porter atteinte au secret commercial" et juge donc que le prix détaillé de l'offre n'est pas non plus communicable (CE, 30 mars 2016, n° 375529, Centre Hospitalier de Perpignan).
Cette jurisprudence s’écarte nettement des avis et conseils de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) qui prennent en compte la spécificité de chaque marché et distinguent ainsi, d'une part, les marchés à caractère ponctuel, c'est-à-dire passés pour répondre à un besoin occasionnel de l’administration ne donnant pas lieu à une mise en concurrence régulière des entreprises pour lesquels la communication est de droit, et, d'autre part, les marchés qui s'inscrivent dans une suite répétitive de marchés portant sur une même catégorie de biens et de services, c'est-à-dire passés pour répondre à un besoin permanent de l’administration, pour lesquels la communication est proscrite (CADA, conseil n° 20090984 et avis n° 20090938).
En l'espèce, la CADA était d'avis que l'offre de prix détaillée était communicable en raison du caractère non répétitif du marché conclu pour une durée totale de quatre ans et du fait qu'aucune autre collectivité de taille comparable n'envisageait de passer un marché analogue de façon imminente (CADA, avis n° 201223311 ) ; et le Tribunal administratif de Montpellier avait également jugé que, si ce marché était susceptible de porter atteinte à la concurrence lors de son renouvellement, il portait sur une durée d'un an renouvelable trois fois par tacite reconduction et ne s'inscrivait pas dans une suite répétitive (TA de Montpellier, 17 décembre 2013, n° 1204882, BEAH).
Le Conseil d'Etat considère quant à lui que, ni le bordereau des prix unitaires, ni l'offre de prix détaillée, ne sont communicables, peu important que le marché s'inscrive, ou non, dans une suite répétitive de marchés portant sur une même catégorie de biens et de services.
Historique
-
Ni le bordereau des prix unitaires ni l'offre de prix détaillée ne sont communicables !
Publié le : 14/04/2016 14 avril avr. 04 2016COMMANDE PUBLIQUELe Conseil d'Etat a récemment jugé qu'"au regard des règles de la commande pu...
-
Qu’est ce que la réalité d'un projet d'action ou d'opération d'aménagement répondant aux objets mentionnés à l'article l.300-1 du code de l'urbanisme permettant de fonder une décision de préemption ?
Publié le : 12/04/2016 12 avril avr. 04 2016URBANISME - AMÉNAGEMENTLa Cour administrative d’appel de Marseille vient de juger que la création d'...
-
Que faire face à un défaut de sécurité d'un produit ?
Publié le : 12/04/2016 12 avril avr. 04 2016RESPONSABILITÉSuite à une directive européenne du 25 juillet 1985, la France a adopté, le 1...
-
Le délai de contredit ne court qu'à compter de la notification rectificative en cas de mention erronée des voies de recours ouvertes contre le jugement.
Publié le : 11/04/2016 11 avril avr. 04 2016DROIT DES OBLIGATIONSLe contredit de compétence est la procédure par laquelle une partie défère à...
-
Les protestations du maître de l'ouvrage à l'encontre de la qualité des travaux, en dépit du paiement de la facture, excluent toute réception tacite de l'ouvrage au sens de l'article 1792-6 du code civil.
Publié le : 11/04/2016 11 avril avr. 04 2016CONSTRUCTIONSelon les dispositions de l'article 1792-6 du Code civil : "La réception e...
-
Atelier du 1er avril 2016 / l’agent public et les réseaux sociaux
Publié le : 01/04/2016 01 avril avr. 04 2016FONCTION PUBLIQUELa problématique des agents publics utilisant les réseaux sociaux ou internet...